samedi 1 mai 2010

Le cauchemar du moine














Abbaye de Sénanque - Salle du Dortoir

C'est au terme d'une vie bien remplie, à la veille d'une mort que j'attends un peu plus chaque jour, que je trouve courage et envie de vous livrer quelques faits étranges liés à l'abbaye qui m'a vu vieillir. J'ai consacré ma vie à prier Dieu. Je n'ai eu de cesse durant toutes ces années de combattre le Mal et toutes sortes de tentations, mais il subsiste aujourd'hui une peur effroyable que je ne puis vaincre seul. Je crains que celle-ci ne me hante encore et toujours... jusqu'à mon dernier souffle sur cette terre des hommes.
Chaque soir que Dieu m'offre, vient alors le moment où j'allonge sur ma paillasse l'enveloppe charnelle qui m'a été confiée il y a maintenant 82 années. Et là....

... bingo ! qu'est ce que je vois là... juste au-dessus de ma pomme ?!... une fissure ça-comme qui lézarde le plafond !! et ben croyez-moi les jeunots, mais faut avoir le palpitant bien accroché pour fermer les paupières sans cauchemarder comme un ouf !. Ah oui, ça c'est sûr... j'la vois bien ma bonne vieille trogne de moine rectifiée au petit matin par un ou deux blocs de pierre capricieux... et en 2D pour le coup ! et là ça me fait franchement flipper parce qu'à mon époque... côté architecture... on a beau dire qu'on sait y faire...qu'on n'est pas des manches... bref, y'a des fois où les artisans préfèrent quand même s'ouvrir à la vie et courir la gueuze plutôt qu'aligner bien soigneusement les blocs de pierre comme ça aurait dû être le cas sur la partie du plafond sous laquelle j'ai ma couche...
Ca y est mes angoisses reprennent... va falloir encore que je passe la nuit à prier et à prier... non pas pour le salut de mon âme (elle attendra celle-là) mais bien pour que la rencontre entre ma courge et ces maudits cailloux n'aie jamais lieu... Je rêve de ces blocs, je vis avec ces blocs... je suis hanté par ces blocs... bref, c'est pire que le Tetris ce truc là... y'a pas idée !!!

Alors, de grâce, Seigneur... ayez pitié de moi... paix à mon corps avant tout !


Le cauchemar du moine - (c) X. D'ABRIGEON

vendredi 8 août 2008

Mon père, ce héros
























12:30:00 : Arrivée autour du lac en famille. A son grand étonnement, Papa découvre des installations aquatiques dignes de son époque.

12:35:25 : Papa commence à nous expliquer, à Maman et à moi, que quand il était plus jeune, c'était lui le roi du saut de l'ange, qu'à l'époque y'avait pas de console de jeux et que du coup les gamins étaient de sacrés sportifs !

12:35:30 : Maman lui répond que oui mais qu'il faudrait installer les affaires pour le pique-nique et couper le melon.

12:35:40 : OK dit Papa, n'empêche que personne ne m'arrivait à la cheville !

12:36:20 : Alors que Maman étale la nappe sur la plage, Papa quitte son T-shirt et se dirige vers le plongeoir. Il aurait dans l'idée de nous montrer ses exploits d'antan que cela ne nous étonnerait pas. D'ailleurs Maman n'est pas étonnée et le rappelle à l'ordre car le melon ne va pas se couper tout seul quand même !

12:50:32 : Papa a fini de couper le melon et un bout de son doigt car il était trop occupé à regarder comment se débrouillaient les petits jeunes d'aujourd'hui sur ce genre de plongeoir. Il n'a même pas eu mal pour son doigt mais semblait désespéré par ce qu'était devenu le fameux saut de l'ange, celui qu'il pratiquait autrefois. Il essaya de convaincre Maman de repousser l'heure du repas de quelques minutes afin qu'il montre à tous les estivants présents ce jour-là qui était "Dédé, le roi du carpé".

12:50:33 : Maman lui dit que non, que le melon n'attend pas et qu'après le pique-nique il devra attendre une bonne demi-heure de digestion avant de vouloir s'offrir en spectacle. Ce en quoi Papa répond qu'attendre une demi-heure c'est des foutaises... que si on plonge tout de suite après le baba au rhum on n'a pas eu le temps de digérer et donc que mathématiquement, il ne peut pas y avoir hydrocution.

12:50:34 : Maman lui dit que non... qu'on ne fait pas tout avec les mathématiques et que le petit (elle parle de moi) doit attendre de digérer avant d'aller dans l'eau. On pourra se baigner vers les 14h00 un point c'est tout.

12:50:34 : Papa règle l'alarme de sa montre sur 14h00 pétantes tout en grommelant que mathématiquement c'est quand même des foutaises.

12:54:00 : On commence le pique-nique. Maman a tout prévu... il y a du saucisson et des chips avec le melon !

13:13:25 : Papa mange nerveusement tout en faisant les 100 pas. Bien entendu, il ne s'interdit pas de sortir un commentaire (de spécialiste qu'il dit) à chaque fois qu'un individu s'essaye pendant ce temps à un plongeon. Les critiques sont sévères et vont d'un "nul, c'est nul' à un "si c'est pour se vautrer comme ça dans la baille autant se laisser tomber depuis le bord, un plongeoir ça se respecte !"

13:32:45 : Papa décrète la fin du pique-nique après avoir englouti sa 4ème part de baba au rhum. Il regarde sa montre et dit qu'on est dans les temps. Et le café ? lui demande Maman. Ce en quoi Papa lui répond que le café n'est pas considéré comme du pique-nique... enfin dans le milieu de la natation c'est comme ça.

13:58:00 : Papa ne tient plus... Il se lève, me fait signe de l'accompagner sur la digue... Ca y est la démonstration va avoir lieu.

13:59:00 : Deux, trois petits toussotements afin de se racler la gorge et Papa entame quelques moulinets avec ses bras... ça craque mais ça ne casse pas ! Moi j'écarquille tout grand mes deux yeux... Je sens qu'il va y avoir du spectacle... Il est cependant trop tard pour aller chercher le caméscope.

14:00:00 : Au moment où la montre de Papa se met à sonner... il prend un pas d'élan, retombe lourdement sur le plongeoir et décolle. J'entendrais alors la sonnerie de sa montre durant tout le temps de vol de Papa. Quelle synchronisation !

14:00:03 : Papa est toujours en l'air mais sa vitesse a considérablement réduit... chacun sent bien que tout va s'accélérer. Papa en profite pour pencher la tête. Derrière moi j'entends quelqu'un prendre une photo... je me demande bien ce que cela pourra donner !

14:00:04 : Papa semble surpris par cette perte soudaine de vitesse. Son saut de l'ange, maintes fois répétés dans sa tête, ne semble pas se dérouler comme prévu. Il n'a pas encore fini son saut carpé qu'il semble être attiré à grande vitesse vers la substance aqueuse. Maintenant sa position est des plus périlleuse... son ventre (un brin bombé par le repas de midi encore tout frais quoi qu'on en dise) est passé sous le niveau du reste du corps. Il me semble alors que c'est cette partie qui goûtera la première aux joies apaisante de la fraicheur de ce lac.

14:00:05 : J'apprends à cet instant précis qu'un saut de l'ange bien réalisé s'accompagne d'un grand bruit et d'une énorme vague... Le "splash" émis m'impressionne... Je m'aperçois alors que lorsque je faisais des bombes à la piscine cet hiver je n'étais par loin de cette perfection.

14:00:08 : Papa sort sa tête toute rouge de l'eau. Des milliers de bulles remontent à la surface comme si tous les poissons du lac s'étaient mis à applaudir en même temps. Ici, à l'extérieur tout est redevenu calme. Chacun est retourné à ses occupations. Papa tousse deux-trois fois puis rejoint péniblement la rive.

14:00:25 : Papa remonte sur la digue. A mon grand étonnement, il n'y a pas que sa tête qui est rouge mais son ventre, qui rappelons-le a eu la chance d'être le premier à rentrer en contact avec l'eau, semble avoir pris un sérieux coup de chaud... Papa me regarde fièrement, pose sa main sur mon épaule et d'un large sourire me lance "alors gamin, j't'avais pas dit qu'j'étais le roi du carpé hein ?".

14:01:15 : Depuis la plage Maman jette vaguement un œil dans notre direction et s'écrie : « c'est bon, la demi-heure est passée, vous pouvez y aller mais soyez prudents ! »

14:01:16 : Papa revient doucement mais fièrement vers la plage avec la sensation du devoir accompli. On ne le reverra plus jamais s'approcher de ce plongeoir durant tout le reste des vacances.

Depuis, je suis devenu le roi de la bombe... j'éclabousse à tout-va... et ce grâce à qui ? hein ?... grâce à mon père, ce héros !

Mon père, ce héros - (c) X. D'ABRIGEON

samedi 5 janvier 2008

Celui qui avait perdu sa raison d'être
























Un jour, un banal lampadaire
Comme il en existe des milliers,
Trônait dans un décor si austère,
Que personne ne le remarquait.

Il était là pour éclairer,
Lorsque le temps était bien gris,
Lorsque la nuit était tombée,
Une pauvre route sans vie.

Du haut du pont où il était,
Regardant sans cesse le vide,
Il semblait vouloir se passer
De cette vie morne et livide.

Une seule chose comptait à ses yeux :
Une ampoule, dont il s'occupait.
C'était sa lumière, son ciel bleu,
Sa raison de rester à quai.

Mais vint un jour de mauvais temps
Un de trop dans ce rude hiver ;
Il lâcha prise, certes, pas longtemps...
Mais assez pour perdre sa lumière.

L'ampoule durant sa chute,
Brilla encore un bref instant.
Puis au sol disparut sans lutte,
Au gré des bourrasques de vent.

Vivre seul devint sa hantise !
Il commençait à s'incliner.
Mais quelle ne fut pas sa surprise,
En voyant un homme arriver !

L'homme monta jusqu'à sa cime,
Lui confia une nouvelle amie,
Lui fit oublier sa déprime,
Puis rentra fièrement chez lui.

Le lampadaire repris confiance.
Il comprit qu'on le regardait,
Qu'on comptait sur sa présence,
Et que sur lui, quelqu'un veillait.

Il se remit à serrer fort,
Plus fort que jamais ce trésor.

Et se remit à éclairer,
Lorsque le temps était bien gris,
Lorsque la nuit était tombée,
La belle route qui fut ravie.

Moralité de cette histoire :

Il ne faut jamais oublier
Et encore moins laisser tomber
Ce pour quoi on est destiné.

Car en pleine déchéance,
On a rarement une deuxième chance,
De retrouver sa clairvoyance.

Celui qui avait perdu sa raison d'être - (c) X. D'ABRIGEON

jeudi 20 décembre 2007

Celui qui avait froid
























Au bord d'un lac gelé,
Un arbre transi de froid
Voulait se reposer,
Sur les barrières en bois.

Je souhaite m'endormir
Pas longtemps je vous jure
Avant de repartir
De l'avant j'en suis sûr

Mais les barrières trop basses,
Ne purent le soulager
Et l'arbre dut, sans grâce,
S'habituer à pencher

Alors l'hiver traîna,
Sans que rien ne se passe.
L'arbre immobile resta
Que voulez-vous qu'il fasse !

Un jour, à bout de force
N'ayant plus grande envie
Il quitta son écorce,
Abandonna son bois gris

On en fit des barrières
Des barrières de clôture
Qu'on installa derrière
Un arbre d'âge mûr !

Sans cesse, les saisons passent...

Alors l'histoire repasse
Puisqu'aucun arbre ne peut
Sur une barrière si basse
Se reposer un peu...

Celui qui avait froid - (c) X. D'ABRIGEON

Le chouchou des plages

























Marseillan…. 10 juin, 17:39…… Ca y est il arrive. Tout le monde l'attendait sans vraiment l'attendre... et il le sait. Le vent s'est arrêté et plus aucun bruit ne se fait entendre. Seul le grincement de ses vieilles roues. A la manière d'un cow-boy il avance doucement, le soleil dans les yeux.... Alors tout le monde s'observe : les enfants regardent les parents et les parents regardent cet intrus. Telle la scène finale d'un western, l'ambiance devient pesante : qui va dégainer le premier ? Soudain, 3 mots claquent "chouchou... boissons fraîches".... et c'est le début de l'affrontement...... les enfants courent vers leurs parents et les parents reprennent leurs discussions en augmentant le volume sonore comme s'ils pouvaient encore couvrir le bruit de ces 3 mots que tous ces bambins venaient d'entendre. Lui, continue sa longue marche.... il attend qu'un ou deux gamins ayant gagné leurs duels avec leurs ainés viennent le stopper. Il sait que cela va arriver... Derrière lui, il laisse un véritable champ de bataille, de négociations, de caprices.... bref le chouchou des plages a encore frappé ! Il faudra dix bonnes minutes et quelques tractations de haut-niveau entre les parents et leurs enfants pour que le calme revienne et que tout rentre dans l'ordre...

Marseillan…. 10 juin, 17:52…… Ca y est il arrive. Tout le monde l'attendait sans vraiment l'attendre... et il le sait. Le vent s'est arrêté........

Le chouchou des plages - (c) X. D'ABRIGEON

mercredi 19 décembre 2007

Le monde t'appartient !























Quelques fois dans la vie, il faut de la grandeur
Pour quitter la partie, admirer son bonheur.

S'arrêter juste un peu, à peine dix secondes.
Ouvrir grand ses deux yeux, et contempler le monde.

Non, nous n'héritons pas la Terre de nos parents,
Nous empruntons celle-là, un temps, à nos enfants.

C'est à nous les grands Hommes, de remettre aux suivants
Et c'est le minimum, une Terre comme avant...

...Avant que la partie, commencée par les grands
Ne soit vraiment finie, retirons nous doucement.

Quand on l'aura rejoint, en haut de sa colline,
Ce sera pour lui dire en lui prenant la main :
"N'aie pas peur de grandir, le monde t'appartient !"

Le monde t'appartient ! - (c) X. D'ABRIGEON

La valse des vagues






















La vague est son allié,
L'enfant n'en a plus peur.
Il danse pendant des heures
Le long de ses reflets.

Il devient seul au monde,
Découvre la liberté,
Se surprend à chanter,
Il voudrait faire la ronde.

Les sirènes se taisent,
Intriguées par ce chant
Qui devient entraînant,
Qui berce et qui apaise.

Divaguer sur la valse,
Sur la valse des vagues,
En oubliant le temps
Comme lorsqu'on est enfant.

La vague est son allié,
Elle fait battre son cœur.
Il valse pendant des heures
Le long de ses reflets.

La valse des vagues - (c) X.D'ABRIGEON

OSE


O ublie ce qui te freine
S uppose que tu lui plaises
E t viens à ses côtés

A pprends lui à sourire,
I nvite-la à s'enfuir,
M élange ses rires aux tiens,
E ffleure lui la main,
R egarde ! elle est si belle.

C hoisis de ne rien dire,
E coute-la parler.
T iens-toi prêt à faillir,
T raverser les nuages,
E t retomber de haut.

F once, tu ne crains rien,
I magine être son roi.
L aisse-la t'approcher,
L asse-toi de l'éviter,
E mbrasse là mille fois !

O ublie le passé
S ouris à l'avenir
E t OSE AIMER CETTE FILLE, OSE !

OSE
- (c) X.D'ABRIGEON

Histoire(s) de jetée

Ils viennent juste d'arriver. La route fut longue et difficile, alors la première promenade sera sur la jetée... c'est décidé. Au moins il n'y aura pas ces satanées voitures, et puis le chemin est plat. "Tant mieux" pense l'homme à qui Madame (enfin Sa dame) a confié la poussette. Elle, elle veut voir la mer, souffler un peu et pourquoi pas, tenter de s'évader quelques instants de son quotidien. Quant à lui, c'est mission à haut risque ! Houla... Il sait que pour lui il n'y aura pas de paysage à contempler, de bateaux rentrant de la pêche ou de mouettes jouant avec le vent... non, non, non... pour lui ce sera la poussette et tout ce qui s'y rapporte : il doit faire en sorte que bébé reste endormi tout en évitant que ce maudit soleil (qui ne tient pas en place plus de 5 minutes) vienne rougir la peau fragile du petit trésor. Ce sera alors un duel sans merci, l'homme n'ayant qu'une pauvre ombrelle pour défendre l'héritier.

Jean vient d'avoir 12 ans... un âge pas facile pour se retrouver ici. Loin de la console de jeux, de la télé et de ses copains, il lui semble que le temps passe doucement, trop doucement. Qu'est-ce qu'il peut bien faire sur cette jetée ? Il aimait bien la mer il y a quelques années mais c'était le temps où un seau, une pelle et un râteau lui faisaient passer une journée entière sur la plage. Il en retournait du sable à longueur de journée et c'était le roi des châteaux. Aujourd'hui la journée ressemble à la mer : longue et plate... si au moins il y a avait des vagues comme à l'océan ! Alors Jean s'assoit et regarde les petits crabes.... "Tiens !" pense-t-il , "je devrais essayer d'en pêcher ces jours-ci !".

Le groupe des cinq, quant à lui, regroupe des habitués de la jetée. Ils habitent tout près et trouvent que c'est un bel endroit pour éviter les touristes, pour se rencontrer et échanger sur les derniers potins de la semaine. Pendant que Marie et Lucette cassent légèrement du sucre sur le dos de la petite coiffeuse qui vient de s'installer sur la place du marché, les autres se concentrent sur le paysage (dès fois que la coiffeuse arriverait par la mer pour leur botter l'arrière-train !). Leurs regards fixent l'horizon mais leurs oreilles sont bien ancrées sur cette jetée et sur la discussion des deux bavardes. Bientôt ce sera au tour de Jean-Louis, le garagiste un peu volage, et là... les anecdotes seront croustillantes. "C'est une superbe fin de journée qui se dessine" pense Lucette.

Enfin il y a cet homme sur la droite à qui on a "collé" le bambin. Pas marrant le petiot ! veut jamais suive ! L'homme veut aller jusqu'au phare, le mioche veut juste rester avec le grand et regarder les crabes, alors forcément ça traîne un peu... "va falloir jouer serré" pense l'homme, "au retour j'irai bien prendre un demi".

Histoire(s) de jetée - (c) X. D'ABRIGEON

Mon cher dentiste
















A l'heure où vous lirez ce texte,
Mon cher dentiste,
Tout deviendra prétexte
Pour vous éviter… me voilà triste.

L'endroit d'où je vous écris
Ressemble à l'enfer… pour vous ;
Alors que pour moi… c'est le paradis…
Mais je vous l'accorde, tout est question de goût !

J'ai craqué, je suis impardonnable !
Payant même mon entrée
Comme d'autres vendent leur âme au diable,
Je me suis retrouvé seul, au milieu de ce musée.

Le "musée du bonbon"
Quel piège ignoble !
J'aurai du me méfier du nom,
Passer mon chemin et rester noble.

Au lieu de ça, j'ai croqué dans ces douceurs,
Comme Eve dans la première pomme,
J'ai retrouvé mes malheurs
Mais après tout, je ne suis qu'un homme.

Comprenez-moi, mon cher ami
Je ne puis penser qu'à mes dents !
Et en ce lieu plein de magie,
Je suis bêtement redevenu un enfant.

Ne me blâmez pas trop,
Cette lettre est mon mea culpa.
Prenez donc votre beau stylo,
Et ouvrez votre agenda…

C'est en joignant mes menottes
Que je vous supplie mon cher,
De vous occupez de mes quenottes
Dès mon retour, je saurai vous payer cher !

Je suis libre dès lundi
Lorsque je rentrerai de congés
Peut-on se voir à midi ?
"Car en sac" et "réglisse", j'aurai fini le paquet ;o)

Mon cher dentiste (c) X.D'ABRIGEON

Le soleil a gelé






















L'Homme a cru, sûr de lui,
Que la Terre lui appartenait :
Il a pris les commandes,
Mais s'est fait dépasser !

A trop vouloir en faire,
Plus personne ne vous suit.
Mais certains pensent à tort
Que c'est là votre force !

La Nature s'est alors déréglée.
C'est la faute à « Pas de chance ».
Promis on n'a rien fait,
On n’est pas fou, tu penses !


Le soleil a cru, sûr de lui,
Que l'hiver lui appartenait :
Il a pris les commandes,
Mais s'est fait dépasser !

A trop faire confiance,
Plus personne ne fait attention.
Mais certains pensent à tort
Que vous êtes consentant !

Il a brillé, chauffé et encore brillé
Comme si de rien n'était !
Otant à la nature tous ses repères acquis,
La sortant même de sa léthargie.


Le froid est apparu
Vif, rapide et sournois.
Et en un clin d'œil,
Il a repris ses droits !

A trop se faire languir,
Plus personne ne vous attend.
Et certains ont compris à leurs dépens
Que votre place n'était pas à prendre !

Et le soleil a gelé…
Tout honteux qu'il était
De s'être fait berné
Comme un jeune premier.


La nature lui pardonne.
Mais lui, en veut à l'Homme
D'avoir tout déréglé,
Et de l'avoir trompé.

Il se retire avec élégance,
Mais n'a pas dit son dernier mot.
Car pour lui la vengeance,
Est un plat qui se mange chaud...

...Très chaud même !

Le soleil est givré,
Et je prends peur à penser
Qu'après la saison d'hiver…
Il nous prépare l'enfer !.

Le soleil a gelé (c) X.D'ABRIGEON

La dernière peur en ce monde






















S'il est confortable de penser
Que les gens vieux et fatigués
Ont tout vu, tout fait, tout dit
Bref, qu'ils n'apprennent plus rien
Pire, qu'ils ne servent à rien,
Il suffit de croiser leurs regards
Pour distinguer leur envie de vivre ;
Il suffit de croiser leurs pas
Pour apprécier leurs gestes lents et gracieux ;
Il suffit de les regarder s'asseoir
Pour comprendre avec quelle douceur
Ils contemplent le monde qui les entoure.

On dit qu'ils ont atteint la Sagesse,
Mais la Sagesse n'empêche pas les peurs.
Il est un domaine, et pas des moindres,
Où ils n'ont aucune expérience.
Et pourtant, il leur faudra l'affronter,
Souvent seul, sans aide ni conseil,
Personne sur qui compter...
Et personne à qui parler
De leur dernière peur en ce monde :

...la Vieillesse.

Il est sorti de chez lui,
Sans oublier sa canne,
A décidé d'aller au parc,
Car là-bas il y a du monde.
Il a fait le premier pas
Le plus dur selon lui...
Surtout à son âge !

Il a choisi un banc
Pour qu'il y ait de la place…
Alors profitons-en !
Rejoignons-le avant qu'il ne se lasse.
Il en a très envie
Et aura ainsi
Moins peur de cette vie,
Moins peur de cette vie-illesse.

La dernière peur en ce monde (c) X.D'ABRIGEON

mardi 18 décembre 2007

Prendre un rêve















Lorsque vous serez bien installé
Octroyez-vous une trêve,
Fermez les yeux et laissez-vous aller :
Je vous invite à prendre un rêve...

Selon vos goûts, passez commande
De ces cocktails de songes et de voyages
Ils sont à vous, ils vous attendent,
Les voilà doux, forts, de fruits ou de mirages.

Fermez les yeux, sentez la brise
Elle vous réveille et vous ennivre
Elle est salée, c'est la surprise !
Elle vous emporte et vous fait vivre.

Consommez sans modération
Reprenez sans crainte de ce désert
L'abus de voyages est une passion
De forêts noires, d'îles flottantes et d'autres éclairs.

Mais ne vous y trompez pas !
Dans ce genre de saveurs,
Vous n'aurez pas besoin de moi.
Je ne suis ni guide, ni serveur.

Mais en attendant vos vacances,
Et pour calmer votre soif et votre impatience,
Je souhaitais juste vous inviter
A prendre un rêve en toute amitié.

Prendre un rêve - (c) X.D'ABRIGEON

Coincer la bulle























Ne ressentez aucune peur,
Allongez-vous simplement sur cette herbe tendre.
Faites comme cette fleur,
Et pensez uniquement à vous détendre.

Fermez les paupières,
Redevenez petit !

Grimpez dans cette bulle
A la douceur de miel,
Et attendez patiemment
Qu'un enfant vous cueille.
Son souffle, léger comme une feuille,
Vous enverra doucement
Tournoyer dans le ciel,
Rejoindre les libellules.

Et avant de retomber,
De reprendre vos esprits,
Vous vous entendrez murmurer
Que le bonheur n'a pas de prix.

Ouvrez les yeux,
Et reprenez votre âge !

Vous tentez alors de vous lever,
Mais le poids des années,
Et les soucis de la vie,
Vous rattrapent alors sans vous laisser de répit.
Ainsi vous prenez conscience
Qu'il fut bref mais bon, ce moment d'innocence.
Dorénavant vous n'avez plus qu'une chose en tête :
Coincer la bulle est devenu votre quête !

Eloge de la sieste - (c) X.D'ABRIGEON

Quelques photos